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Parcours ...

Je "viens" du figuratif. Aquarelle, huile, fusain, encre de chine, plume,...
Et beaucoup se demandent comment j'ai pu passer du très figuratif au très abstrait.
Comment j'ai pu "trahir".

Il me semble qu'à un moment donné, le figuratif ne suffit plus, 
qu'on n'arrive plus à exprimer tout ce que l'on veut avec le figuratif.

On s'y sent comme étriqué.

Certaines sensations perçues ne peuvent se traduire dans rien de concret. Dans aucun objet.

L'émotion, le besoin d'expression vont au-delà et on ressent alors ce besoin irrépressible de se débarrasser des traits.
Du trait.

En tout cas, c'est ce que j'ai ressenti.

Comment exprimer totalement, vraiment, le bleu profond et l'immensité des mers d'Écosse,
sans garder uniquement et seulement ce bleu ?

Et alors ...

... et alors l'abstrait ouvre un monde infini de possibles.
Un monde qui est tout en sensations.
Uniquement en sensations, perceptions, émotion.

Totalement autodidacte, je m'intéresse à la peinture depuis aussi longtemps que mes souvenirs me portent.

Petite, dès que j'ai su tenir un crayon en main, je passais mon temps à dessiner tout ce que je voyais, mais surtout tout ce qui me faisait rêver (et à l'époque, l'espace intersidéral me fascinait plus que les natures mortes !...).

J'ai ensuite utilisé toutes les techniques : encre de chine, plume, fusain, craie sèche, gouache, huile, acrylique et très très longtemps l'aquarelle. J'utilisais toutes ces techniques concomitamment, en fonction du sujet à peindre.

Je me suis ensuite tournée vers cette technique -- la gomme laque -- que j'ai adaptée pour mes propres besoins et recherches.

C'est alors que je me suis tournée vers l'abstrait.

 Je ne sais pas si j'ai quelque chose à dire dans ma peinture.

Et puis en fait, ça n'a pas d'importance puisque que, comme l'expliquent beaucoup de peintres contemporains (expressionnistes abstraits américains, Soulages,...) et je suis d'accord avec eux, le tableau échappe à son créateur dès qu'il l'expose.
Le spectateur fait ensuite sien le tableau et « plaque » sur lui toute son histoire personnelle.
Le ressenti du spectateur est alors forcément différent de celui du peintre.
Donc, non, je ne sais pas si j'ai quelque chose à raconter dans mes tableaux.
Ou plutôt, je vous dirais que parfois oui, et parfois non.
Parfois des tableaux m'ont été inspirés par une démarche purement esthétique. Poétique même, pour certains. Je pense à toute la série des Bleus.
Mais parfois aussi, effectivement, sans vouloir faire passer de «message» proprement dit, j'ai eu envie d'attirer l'attention sur certains faits -- historiques ou autres -- à travers mes tableaux.
De rendre le spectateur plus perméable à des événements qui m'ont particulièrement touchée. Je pense à Hiroshima par exemple.

Pas de message donc, mais parfois une sensibilisation, ça oui.
Ne pas culpabiliser ni dénoncer. Mais amener à réfléchir sur certains points, oui.