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Laque N° 22

72 X 72 cm - Travail sur papier.

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Le monochrome est maintenant devenu pour moi un mode d'expression à part entière.

Je l'utilise pour exprimer des sensations diverses : le silence d'une campagne endormie avec ma laque N° 66 ci-dessous, des fantasmes d'étouffement du tumulte de la ville (voir ma page sur La Ville),...

(cliquez sur le tableau ci-dessous pour le voir en gros plan)

Laque N°66Laque N°66

Laque N°7

30 X 30 cm - Travail sur papier.

Le monochrome me fascine.

J'ai longtemps été, comme beaucoup, beaucoup, beaucoup, totalement fermée à ce type d'art.
Comme beaucoup, beaucoup, beaucoup, la seule phrase qui me venait à l'esprit était « à quoi ça sert ?... ».

Et du coup, je ne ressentais rien devant de tels tableaux. Blocage total.

Mais l'idée même de peindre toute une surface artistique entièrement d'une seule couleur m'intriguait au plus haut point. Comment pouvait-on en arriver à cela en tant qu'artiste ?
C'était pour moi comme une négation de la peinture, puisqu'il n'y avait apparemment aucune recherche ni de formes, ni de dialogue des couleurs entre elles au sein d'une même surface, du même espace clos : l'espace du tableau.
Et puis, curieusement, c'est un roman qui m'a fait évoluer. "L'homme de la passerelle" d'Isabelle Jarry (1992 - Editions du Seuil).

Beaucoup de peintres ont peint des monochromes, et même bien avant Klein ou Soulages. Je ne connais pas leurs motivations profondes. Chaque peintre de monochromes a d'ailleurs son propre cheminement intérieur, sa propre motivation.

Mais ce qui m'a interpellée moi dans ce texte qui évoque les monochromes, c'est de « trouver la couleur juste ». Ainsi que l'idée que chaque nuance de couleur -- même si l'écart avec la précédente est plus qu'infime -- est une nouvelle couleur à part entière, et qu'il faut donc
travailler jusqu'à la trouver exactement.

On en arrive à la couleur pure. La couleur pour elle-même.
Et cette idée, pour moi peintre de la couleur, m'a tout à coup subjuguée, enthousiasmée.
Ainsi, loin d'être la négation de la peinture, le monochrome est alors devenu pour moi l'essence même de la peinture.
On n'est je crois jamais plus enfermé dans son monde intérieur que lorsqu'on peint un monochrome, et qu'on cherche cette couleur juste.
Et dévoiler, révéler au monde extérieur son être profond est vraiment, je crois, l'essence de l'art.
Avec le monochrome, je rejoins aussi un élément fondamental dans ma démarche de peintre, qui est fondé sur le constat que dans toute chose, il y a souvent une seule couleur qui m'attire. Le monochrome me permet alors de ne peindre que cette couleur-là, de la façon la plus juste possible, pour ne garder que l'émotion qu'elle seule me procure.